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 Guilty's little sad story

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Guilty boy




Messages : 28
Date d'inscription : 05/09/2007

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MessageSujet: Guilty's little sad story   Guilty's little sad story Icon_minitimeLun 10 Sep - 4:13

("Petite" histoire en deux parties... enjoy ^^)

Le soleil... un soleil de plomb en fait. Ecrasant de sa chaleur le désert jusqu'a l'horizon lointain. Joseph Schuldigern, dit aussi Guilty boy, traversait ces étendues de sable vides de toute trace de vie depuis trois jours déjà. Son paquetage à l'épaule, le fusil en bandoullière, il fixait l'horizon de ses yeux ternes dans le vain espoir de pouvoir enfin apercevoir quelque-chose. Un Oasis, une caravane, un animal même... n'importe quoi, pourvu que celà puisse briser l'atroce monotonie de sa marche.
Ses vêtements étaient trempés de sueur. Tout ce qu'il avait trouvé pour protéger sa tête des rayons solaire se résumait à une serviette nouée par-dessus ses cheveux. La chaleur lui montait à la tête, et il lui semblait parfois entrevoir des silouhettes humaines, parcourant le sable à quelques encablures. Des visages familiers se raprochant de lui, avec des sourires cruels, avant de disparaitre soudainement dans l'air chauffé à blanc.
Guilty s'affaissa sur ses genoux. Ses affaires lui semblaient maintenant trop lourdes à porter. Que lui avait t-il pris de se lancer dans une telle expedition, seul et sous-équipé ? Une fuite éperdue, à la recherche d'un destin qui n'a jamais voulu venir à sa rencontre. Voilà à quoi se résumait sa vie jusqu'à présent. Voilà ce qu'il faisait au milieu de nulle-part. Il lança un regard circulaire dans le désert pousiéreux... cet endroit vide de tout lui rapella sa jeunesse, quand il n'était encore qu'un gamin épargné par les maux de ce monde.
Il se revit soudain sur les colines de terre brune et rocailleuse avoisinant Einbech, sa ville natale. Le son des machines lui revint en tête. Le bruit que faisaient les trains sur la voie férrée toute proche. La fumée des usines de Einbroch, la ville voisine, obscursissant le ciel jusqu'à dissimuler totalement l'astre solaire en plein été...

Einbech était alors une ville miniaire perdue au sein des montagnes. Son sol riche fournissait aux ouvriers de la mine matière à extraire divers métaux pour les constructions mécaniques, ainsi que parfois des pierres précieuses parmis les plus recherchées qui soient dans toute la république de Schwartzwald.
Plutôt qu'une ville, on aurait plutôt pu comparer Einbech à un gros bidonville, dont la population entière était vouée à l'extraction miniaire. Hommes, femmes et enfants, tout le monde travaillait à la mine afin de pouvoir survivre au jour le jour. Les salaires de misère fournis par les responsables des corporations de Einbroch tenaient les habitants en laisse, en faisant une main d'oeuvre nombreuse et bon marché.
A cette époque, Joseph était un jeune garçon ayant tout juste l'age d'aider ses parents à la mine, soit environ quatorze ans. Il travaillait à l'exterieur des tunels, aidant à porter des sacs de pierre et de ferraille jusqu'aux vagons en partance pour Einbroch. Il se faisait bien à son sort, n'ayant jamais connu d'autre vie que celle-ci. Sa mère, native de Einbroch, lui racontait combien la vie là-bas était plus simple. Elle voulait que, arrivé à l'age adulte, son fils puisse y partir pour étudier dans une école d'ingenieurs et faire ainsi la fierté de sa famille. Quand à son père, un brave gaillard de Einbech, il avait doublé sa cadence de travail pour pouvoir amasser sufisement d'argent pour les futures études de son fils. C'était véritablement un homme bien, dont le seul vice - et de taille - était de fréquenter beaucoup trop souvent le bar local au détriment de l'éducation de son fils. La mère de Joseph était de ce fait souvent hors d'elle quand son mari ne rentrait pas le soir à la maison, et allait le retrouver le lendemain matin à la mine ou elle le réprimandait toujours vertement sous les rires goguenards des autres mineurs.

Guilty fouilla dans son manteau et en sortit une gourde à demi-pleine, qu'il déboucha pour la porter à ses lèvres. L'eau tiède eu des allures de nectar sacré lorsqu'il en avala gouluement quelques gorgées. Il se força à arrêter pour économiser le precieux liquide et se releva péniblement pour regarder autour de lui. Le désert s'étendait toujours à l'infini... ou presque. Un point attira son attention, droit devant lui. Des formes indistinctes ondulaient au loin sous les vagues de chaleur. Priant pour qu'il ne s'agisse pas d'un énième mirage, Guilty mit un pied devant l'autre et repris sa marche en direction de ce qu'il éspérait être un abri providentiel.
Le soleil étant toujours aussi cuisant, d'autres images se materialisèrent sous ses yeux. Des souvenirs pénibles, qu'il croyait avoir définitivement enfoui dans les tréfonds de son âme. Il revit alors la coline au dessus de la voie férrée, dans la ville de Einbech. Là, il se retrouvait alors avec ses amis d'enfance, au pieds d'un arbre rachitique aux feuilles jaunies par la pollution de l'air. Ils y jouaient au dés, pariant diverses petites broutilles "tombées du wagon". Souvent au sens propre du terme, car il chipaient parfois des marchandises dans les trains en direction de Einbroch.

- Quatre, quatre, trois.
- Deux, Six, cinq.
- Six, cinq, quatre.
- Triple six, j'ai gagné !
Joseph exulta quand il ramassa sa mise : un fragment de quartz, une petite plaque de laiton et une pièce de un Zeny. Ses amis, par contre, faisaient la moue. Ingrid, fille d'un contremaitre, serra les dents en voyant le quartz qu'elle avait raflée au fond d'un wagonet de mine lui glisser entre les doigts. Alors que Rupert et Arnold (qui pour leur part avaient misés respectivement le Zeny et la plaque de laiton) se rabattaient sur une bouteille de bierre pour se consoler de leur défaite, Elle se leva et fit face à Joseph, assis au pied du vieil arbre, en le dévisageant de ses yeux d'un bleu éléctrique.
- Je suis certaine que tu as triché.
Joseph était tout juste amusé par l'accusation : Ingrid avait l'habitude d'accuser tout le monde de tricheries et de complots une défaite sur deux.
- Ecoute gamine, t'as jouée t'as perdue. Inutile de contester, on a tout fait à la loyale. Comme d'hab'.
- C'est ça... et vous, je suis sûr qu'il vous a promis de vous refiler un truc si je perdais ma pierre, grogna t-elle en se retournant vers les deux autres. Pas vrai ?
Alors que Arnold se mit sur la défensive en se faisant un air de bouledogue à faire fuir un Porcelio enragé, Rupert se contenta en guise de réponse d'un rôt retentissant avant de tendre sa bouteille de bierre.
- T'es vraiment qu'une mauvaise joueuse, fit-il. Bois un coup, ça ira mieux...
- J'en veux pas de ta cochonerie ! Je vais tout dire à mon père !
Et elle partit en courant vers le bas de la coline, passant sous les voies aériennes de chemin de fer en direction de la ville. Aucun des trois garçons au pied de l'arbre ne fit mine de la poursuivre : dire à son père qu'ils avaient volés des choses dans les wagons reviendrait à se dénoncer elle-même au passage : c'est en effêt la jeune fille qui leur avait montré comment entrer discrètement dans l'entrepot ferroviaire et en ressortir sans se faire prendre. Qui plus est, elle répétait cette menace à chaque fois qu'elle perdait aux dés. Ce qui n'aidait pas vraiment à sa crédibilité sachant que jamais le contremaitre n'était venu leur tirer les oreilles...
Joseph, après avoir suivi la jeune fille des yeux quelques instants, se leva à son tour. Il s'étira en regardant un train passer sur la voie, masquant la vue d'Ingrid courant vers les maisons de tôle des ouvriers, ses tresses blondes voletant derrière elle. Il fit la moue.
- Elle est chiante. Mais qu'est-ce qu'elle est mignone...
- Ouaip, firent les deux autres de concert.
Joseph ramassa ses affaires et les rangea dans la poche de son pantalon.
- Faut que je rentre maintenant, sinon Papa et M'man vont s'inquiéter...
- On se fait une revanche la prochaine fois, hein ?
- Ouais. Salut les gars.
Et il descendit le sentier de la coline en trottinant, songeant qu'il faudrait peut-être qu'il parle à Ingrid seul à seul un de ces jours. L'inviter à se promener du coté de la rivière pourait être une bonne idée... il rougit et chassa l'idée de sa tête en pressant le pas.
C'est alors que la terre trembla. Les gravillons s'agitèrent sur le sol, et des vibrations d'une incroyable puissance parcoururent les jambes de Joseph. Il regarda en direction de la montagne surplombant la ville et entendit un grondement sourd et terrifiant se répercuter dans la valée...


Dernière édition par le Lun 10 Sep - 17:30, édité 4 fois
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Guilty boy




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MessageSujet: Re: Guilty's little sad story   Guilty's little sad story Icon_minitimeLun 10 Sep - 4:14

- Et merde !
Le loup du désert gronda en se ruant gueule béante sur Guilty. Il épaula et tira un coup, deux coups... au troisième le loup s'écroula le museau dans le sable. Les autres l'entourèrent, guettant une ouverture pour pouvoir vite le renverser, lui ouvrir la gorge et se repaitre de son sang...
Guilty venait d'atteindre un rocher gigantesque, émergeant du sable du desert comme un colosse de pierre. Malheureusement pour lui, les loups avaient aussi voulu profiter de l'ombre providentielle du lieu. C'est ainsi qu'il se retrouvait encerclé par les bêtes sauvages, avec plus que quelques balles dans le chargeur de son fusil. A un contre huit, il n'était pas difficile de deviner qui avait l'avantage dans ce combat...
Un autre loup bondit dans sa direction. Guilty se retourna et donna un coup de crosse - l'animal fuya en couinant derrière les autres. C'est alors que la meute attaqua à l'unisson, dans un concert de hurlements déchainés. Guilty jeta son fusil à terre et dégaina ses deux revolvers. Il devait maintenant jouer le tout pour le tout afin de survivre. C'est alors que sa tête se mit à tourner. La chaleur était suffocante dans ce désert... il braqua presque à l'aveuglette et ouvrit le feu, priant sa bonne étoile pour toucher quelque-chose et s'en sortir indemne. Il fût renversé et heurta violement le sol. Son esprit embrumé se remit à vagabonder ailleurs, très loin dans ses souvenirs. Il sentit une haleine fétide dans sa nuque, et un grognement assourdissant retentit à ses oreilles avant qu'il ne perde connaissance.


La valée avait fini de trembler. De la poussière tombait des poutres soutenant les voies férées aériennes, et Joseph se mit à courir en direction des mines. Si quelque-chose de grave devait se produire, toute la main d'oeuvre devrait alors être immédiatement disponible sur le chantier - y compris femmes et enfants. Telles étaient les règles de la mine, autour de laquelle tout le monde à Einbech devait sa survie.
Arrivé en ville, Joseph croisa dans la rue des personnes affolées se précipitant dans la même direction que lui. C'était le jour de repos de la semaine, ou les trois-quarts des effectifs de la mine pouvait soufler un peu. Les mineurs qui n'étaient pas de service devaient cependant aussi pouvoir se mobiliser en cas d'alerte - ce qui était actuellement le cas.
Une personne s'habillait à la va-vite en sortant de chez lui, enfilant son blouson sur un torse nu. Une femme courait à toute vitesse, le visage d'un bébé dépassant de son sac à dos. L'enfant ne pleurait pas, il semblait plutôt regarder toute cette agitation avec une certaine curiosité. Trois petites filles et un vieil homme qui devait être leur grand-père se dépechaient en trainant pelles et poches derrières eux. Joseph courrait quand à lui comme un dératé, éspérant que ses parents à la mine allaient bien - ils étaient de l'équipe de garde ce jour là.
Pourvu qu'ils aillent bien, pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé...

Sortant de la ville et suivant les rails que les wagonets empruntaient jusqu'aux tunnels, il ralia la foule des ouvriers se tassant à l'entrée de la mine. Là, les premiers arrivés sur place formaient une chaine pour déboucher l'entrée obstruée par les gravats. Une ouverture avait été faite, et quelques contremaitres aboyaient des ordres pour envoyer une équipe en reconaissance.
- Ils nous faut des gens de petite taille ! Kurtz, Albert, Ingrid, prenez vos casques et passez devant ! Des enfants pour l'équipe de reconaissance ! Vous les gars, continuez à dégager ce que vous pouvez : plus vite que ça !
Joseph bouscula quelques personnes et se précipita pour se porter volontaire. On lui donna un casque éclairant et il s'engagea sur le tas de caillasse avec le premier groupe de reconaissance. Une dizaine de gosses s''étaient déjà enfoncés dans l'ouverture pratiquée dans les éboulis, et Joseph s'y engoufra à son tour la tête la première.
L'obscurité était totale. L'éclairage éléctrique semblait avoir sauté, et seuls les casques éclairaient maintenant les ténebres du tunnel principal. Joseph se rétablit au pieds des gravats et suivit le reste de l'équipe, menés par un contremaitre de petite taille - Siegfried, dit aussi "Le nain", qui était aussi le père de Ingrid. Ce dernier compta les enfants en présence et leur donna ces quelques directives.
- Bien. On va voir jusqu'ou le tunnel s'est obstrué et essayer de retrouver l'équipe de garde. Ils devraient être au troisième niveau, là ou on a trouvé le gisement de charbon la semaine dernière. Si on ne peut pas passer, on fait tous demi-tour et on rentre faire un rapport. Si quelqu'un veut jouer au héros il aura droit à une bonne raclée de ma part parce que c'est moi qui suis résponsable de vous maintenant, compris ? Alors que ceux qui ont peur de s'engoufrer jusqu'à la-bas sortent immédiatement, parce que je ne veux pas de boulets derrière moi... Pas de trouillards dans le lot ? Parfait, dans ce cas on peut y aller. Ne vous dispersez pas et suivez moi !
Joseph était en queue du groupe de recherches. A quelques pas devant lui il apercu la petite Ingrid qui marchait d'un pas décidé derrière son père. Les deux faisaient la même taille, ce qui aurait pu paraitre comique dans d'autres circonstances... Siegfried était souvent la cible de quolibets de part sa petite taille, son agressivité et le fait qu'il ne tenait pas l'alcool. De même, on ne pouvait pourtant pas contredire son efficacité au travail et son courage : même s'il engueulait très souvent ses hommes, il n'hésitait jamais à aller lui-même au charbon, ce qui n'était pas le cas de tout les contremaitres. Aussi la plupart des ouvriers sous ses ordres le traitaient avec un certain respect. Joseph se dit qu'Ingrid pouvait être fier de l'avoir pour père...
Après être descendus par les tunels d'accès secondaires (heureusement peu encombrés par les débris), ils furent stopés au bout du second niveau par un mur de gravats occupant tout l'espace. Siegfried l'inspecta sous toutes les coutures, le balayant de la torche de son casque, et secoua la tête en maugréant des jurons. Il s'apréta à ordoner à l'équipe de faire demi-tour quand on entendit des voix venant de l'autre coté des gravats. Joseph tendit l'oreille et se raidit : il s'agissait de la voix de son père, et de quelques autres personnes apellant à l'aide.
- Vous m'entendez, cria Siegfried. Les gravats seront trop durs à casser avec ce qu'on a sous la main. On va remonter et vous amener l'équipe quatre pour déboucher le...
- Non, sortez-nous de là tout de suite !
Joseph ressentit dans cette voix un accent de panique qui ne lui plût pas du tout. D'autres enfants se regardèrent les uns les autres, pensant apparement la même chose.
- Ne vous en faites pas et restez calmes, fit Siegfried. On revient dans quinze minutes avec tout ce qu'il faut ! alors ne...
- Il va revenir, bordel ! Le maitre des mines est là, il va nous faire la peau ! Il a déjà buté la moitié d'entre-nous !
Siegfried resta interdit, alors que les enfants se mirent à murmurer des mots paniqués. Tout le monde avait déjà entendu parler du "maitre des mines", une sorte de superstition qui court au sujet d'une créature mysterieuse et puissante hantant les abimes les plus reculées de la montagne. Siegfried posa une main sur l'épaule de Ingrid, qui commençait à trembler comme une feuille.
- Arrêtez vos conneries, merde ! Je suis avec des gosses, vous leur faites peur avec ça ! alors attendez qu'on revienne et cessez de...
Un rugissement rettentit de l'autre coté de la paroi. Un hurlement de rage qui évoquait le grincement d'une scie à métaux contre une plaque d'acier. On entendit les mineurs hurler, des bruits d'os brisés, quelque-chose de liquide qu'on éclabousserait... les murs se mirent à trembler... Siegfried émit un juron.
- Putain de... ON EVACUE ! FAITES TOUS DEMI-TOUR, AU PAS DE COURSE !
Les enfants se bousculèrent les uns les autres. Joseph poussa quelqu'un qui lui rentrait dedans et couru vers les rochers.
- Papa ! Maman ! Sortez de là ! Qu'est ce qui se passe, Papa !
Une main le saisit fermement par l'épaule. il se retourna pour faire face à Ingrid.
- C'est foutu pour eux, on trace !
- On va pas les laisser là ! Ils vont mourir !
- Et on va y passer aussi si tu viens pas ! Allez...
- Non ! Je ne peux pas !
Un coup en pleine figure lui fît perdre conscience. Il sentit le sang s'écouler de son nez, des bras le soulever et l'emporter loin du tunnel, des rugissements et des cris de soufrance... loin de ses parents...

Il se reveilla deux jours plus tard, allongé dans un lit. Ingrid lui nettoyait le visage avec une éponge humide. Elle lui expliqua que Siegfried l'avait assomé, puis qu'ils l'avaient évacués tout les deux en le trainant à travers les tunnels du réseau secondaire jusqu'à la surface. Il y avait eu un nouveau séisme et les galeries se sont presque toutes totalement effondrées.
Les parents de Joseph n'ont jamais été retrouvés par la suite. Tout ce qui a été récupéré de l'équipe de garde dans les jours suivants furent quelques parcelles de leur équipement - pelles, pioches, lampes brisées. Rien de plus. Joseph n'en a jamais voulu par la suite à Ingrid et à son père pour l'avoir forcé à quitter les lieux. Etant donné les circonstances il n'y avait alors que ça à faire. Durant trois ans il a continué à travailler seul à la mine. Habitant dans l'ancienne maison de ses parents, maintenant effroyablement vide. Puis il y eu cet éboulement qui emporta aussi Ingrid. Siegfried se suicida quelques temps après, ne pouvant suporter de vivre sans sa femme et sa fille. Et Joseph en eu assez, lui aussi. Il voulu mettre autant de distance que possible entre lui et cette mine maudite ou tant de drames avaient boulversés son éxistence. il fît un jour ses bagages et quitta la ville sans faire ses adieux à qui que ce soit. Laissant tout derrière lui, y compris son vrai nom, à travers l'immensité des colines désolées de Einbech.

Et voilà qu'après deux ans d'érrances il se retrouve encerclé et dévoré vif par une vulgaire bande de loups. il se dit que sa vie avait vraiment l'air d'une pièce de théatre pathétique. Sauf que... il avait comme l'impression de ne pas être encore dans l'au-delà. Il ressenti soudain une douce chaleur l'envahir petit à petit. Pas celle, éxténuante, du désert. Mais une autre, beaucoup plus agréable... il avait presque l'impression de renaitre...


Guilty ouvrit les yeux sur un ciel étoilé. La voute céleste était magnifque, remplie de constelations multicolores. La rumeur de conversations animées parvint à ses oreilles. Il se redressa pour voir ses affaires déposées à ses cotés. Lui-même était allongé sur une simple couverture posée à même le sol. A en juger par les habitations toutes proches et la poussière environante, il devait se trouver à la ville du désert - Veins.
- Glop... alors tu es toujours en vie ?
Un homme vétu d'habits sobres était adossé à un rocher, à quelques pas de Guilty. Une sorte de prêtre, à première vue. Un détail jurait avec son aspect général : une paire de lunettes de soleil assez chic dissimulait son regard.
- Qui êtes-vous ? Lui demanda maladroitement Guilty.
- Moi ? Je suis le type qui t'a sauvé la peau face à une meute de chiens galeux, tête de pioche. On me prénome Rott, membre de la guilde "Wings of earth". Acolyte de mon état, je suis de ce fait spécialiste en soins, éxorcisme, éradication de morts-vivants et organisation de soirées JDR. Je vois que tu sais te servir de... ces choses... c'est plutôt rare ces engins là.
Il désignait les armes de Guilty, posées à coté de son sac. Ce dernier se releva et entreprit de ramasser ses affaires.
- Hep, ou tu vas comme ça ?
Guilty rengaina ses pistolets et fixa Rott d'un air méfiant.
- Quoi ? Vous voulez que je vous donne une récompense, c'est ça ?
L'acolyte secoua la tête d'un air navré et se leva à son tour.
- Allons, je n'ai que faire des biens materiels mon fils... (quoique, s'ils sont utiles pour s'acheter de la manzana... heu, pardon, je m'égare). Je voulais en fait te faire une petite proposition, que tu es libre d'accepter ou pas. C'est à toi de voir.
Il ramassa à son tour ses affaires et invita Guilty à l'accompagner vers le centre-ville d'un geste de la main.
- La guilde à laquelle j'appartiens a grand besoin de compétences diverses et variées afin de continuer à remplir au mieux ses objectifs. Je pense que ton style de combat éxotique pourrait éventuellement s'avérer très utile pour nous - à condition que tu travaille à améliorer tes talents naturels, bien évidement.
Alors qu'ils marchaient, ils arrivèrent aux abbords d'un marché assez animé. De nombreuses personnes, dont beaucoup d'aventuriers, de marchands et de voyageurs, vaquaient à leurs occupations.
- Et qu'est-ce que j'y gagnerait ? Demanda Guilty en s'arrêtant à une certaine distance de l'échope la plus proche - il n'apréciait plus trop la foule maintenant.
Rott s'arrêta égallement et marqua une pause.
- Ca, je ne saurais te le dire. Mais une chose est sûre : tout le monde recherche quelque-chose dans ce monde, mais sans savoir nécéssairement ce dont il s'agit. Si tu veux découvrir ce que ton coeur désire ardement, il te faudra surtout aprendre à vivre... et accesoirement, arrêter de rechercher une mort certaine en errant seul au beau milieu d'un désert rempli de coyotes affamés.
Guilty sembla sur le point de tomber. Cet homme surgi de nulle-part avait touché juste : tout ce qu'il avait voulu jusqu'à présent c'était mourir. Tout comme le père de Ingrid, autrefois... d''une façon assez indirecte, certes... mais Guilty avait toujours refusé de voir cette vérité en face. Et pourtant, elle s'imposait soudain à lui dans toute son horreur.
Rott eut un sourire mysterieux et lui tapota l'épaule.
- Allez, je te laisse réfléchir. Je vais rester dans le secteur pendant quelques jours. J'ai une petite quête à mener dans les bars du coin, alors si jamais tu te décide tu saura ou me trouver... Glop ? allez, à plus l'ami.

Il s'éloigna de quelques pas quand Guilty l'arrêta. Rott se retourna pour voir le jeune homme afficher un air étrangement serein. Il sourit finalement et rejoignit l'acolyte.
- Ma décision est prise. On signe où, au juste ?
END
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